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MOANA       ... dans le sillage océanique de la grande pirogue double ...

Te Mana o te HoroMoana / L'Esprit des Coureurs d'Océan / The Ocean Runners' Spirit

Le Canal de Panama

Publié le 23 Mars 2014 par Kali

Le Canal de Panama

Maintenant, c’est la fin des petites îles paradisiaques pour un bon bout de temps.

Nous sommes à Porto Bello, une grande baie avec de nombreux bateaux. Plusieurs font du charter entre la Colombie et Panama, certains autres sont des bateaux résidents ou épaves, et quelques uns attendent de traverser le canal de Panama.

Nous sommes mouillés vers le débarcadère des annexes. C’est d’ailleurs son seul avantage, puisque il y a le grondement permanent des voitures et bus, les moustiques, et surtout le bateau voisin avec un groupe électrogène qui tourne jusqu’à des heures tardives. Néanmoins, c’est tout de même supportable !

Pour aller jusqu’à Colon, il y a les bus. J’adore ces bus, non pas pour leur bruit et leur fumée noire derrière, mais parce que ce sont des bus comme ceux des écoles américaines peints avec énormément de couleurs et de graffitis.

Colon est une ville plutôt dangereuse d’après ce qu’on dit, et nous l’avons constaté, dès que l’on quitte la rue principale, on se sent moins à l’aise. Des impacts de balles un peu partout sur les murs de bâtiments abandonnés, et la misère est omniprésente.

Peu après que l’on soit arrivé à Portobelo, Kafeoli est arrivé dans la baie, une surprise un peu attendue !

Sinon Portobelo est un beau petit village, où nous avons trouvé des chapeaux, et avec quelques bars sympas, comme le Captain Jack’s, le repère de tous les bagpackers et des équipiers voulant se rendre en Colombie. Il y a aussi un autre bar tranquille que j’ai bien apprécié, géré par des français.

Un jour, une jonque devait revenir avec des informations sur le canal, parce qu’ici, les informations c’est "radio ponton", et elles sont toutes contradictoires. Kriss dit : "le canal, c’est comme la mort, tout le monde le passe, mais personne n'en revient." Alors nous prenons la décision de partir sous spi. Nous croisons la jonque Lakatao qui nous donne effectivement de bonnes infos. Du coup, nous faisons demi-tour et repartons vers Portobelo.

Cette fois si nous mouillons dans le coin tranquille de la baie. Il y a toujours les moustiques, mais le matin nous entendons les singes hurleurs de la forêt. C’est beaucoup plus agréable !

Une fois les papiers faits, nous allons au Flat pour faire la jauge. Un mouillage toujours autorisé malgré les rumeurs, mais on ne peut pas débarquer. Le lendemain matin, un feu se déclenche à la marina en face, et un bâtiment entier brûle. Une fois la jauge faite (très rapidement, le jaugeur a à peine mesuré le bateau), nous partons de l’autre côté, au Club Nautico.

Là nous sommes en plein port. Des cargos tout autour, mais surtout des paquebots qui viennent environ tout les jours à une cinquantaine de mètres, et avec leurs propulseurs d’étrave nous envois tous balader. Ce n’était pas très agréable mais tous les soirs il y avait du monde sur le bateau, et nous avons fait de belles rencontres. Laurin et Oanagogo, deux bateaux de jeunes et Audrey, une femme vraiment sympathique, et quelques autres bateaux.

Ensuite viens la veille du départ. Kafeoli nous a rejoint et nous nous arrangeons pour prendre Félix avec nous car il nous manque un équipier. Le lendemain, Sandrine (la mère de Matéo) arrive pour le canal. C’est vraiment bien de la revoir après tout ce temps.

Après avoir récupéré Félix et le pilote, nous entrons dans le canal, à couple de Oanagogo et Tournesol (un autre voilier Français). Impressionnant de voir ces hautes écluses se remplir et de monter sur l’eau avec un cargo juste devant nous! En plus, en tant qu’équipier (sur la coque bâbord et sur l’avant), on doit reprendre l’amarre, pendant une demi-heure par écluse sur trois écluses. Bref, c’est assez épuisant !

Arriver en haut, dans le lac Gatún, nous nous attachons sur une bouée et sautons à l’eau. A ce moment on voit vraiment la différence entre l’eau douce et l’eau salée. Après on fait une soirée assez tardive. Mais bon, le pilote devrait revenir entre 7 et 9 heure le lendemain matin.

Le lendemain à 6 heures, le pilote arrive ! On avait dit qu’on faisait du 7 nœuds au moteur, et on avait donc un passage le matin, et il fallait se presser, on a même sorti le génois ! Sur le chemin, on a vu un énorme crocodile, et beaucoup de cargos.

Le canal, c’est un peu comme la porte vers un autre monde, de passer d’une mer à un océan (le plus grand de la Terre), et tout l’équipage a une grande joie de traverser cette porte. Ensuite, nous avons redescendu une porte, puis passer sur le petit lac de Miraflores, puis la dernière écluse s’ouvre. Nous voilà enfin dans le Pacifique !

Notre première rencontre n’a pas été très Pacifique : Nous mouillons, et un bateau à une distance tout à fait convenable de nous, et nous lui disons bonjours, et ils répondent par un geste très explicite nous disant que nous sommes trop près.

Quelques jours plus tard, Matéo part pour dix jours. C’est surtout quand quelqu’un part qu’on voit vraiment comme il est bien, et là c’est pareil.

Après nous avons revus Laurin et Oanagogos, et nous avons aussi rencontré un groupe de Rainbow sur l’eau, très sympathiques. Nous avons ensuite passé une journée formidable en mer, avec tous les Rainbow, notre guide du canal avec qui nous avons sympathisé et Sandrine.

Finalement, nous avons trouvé nos équipières, Zanaoria, Cristal et Juño, c’est vraiment superbe qu’elles soient la, depuis le temps que nous en attendons ! Nous sommes partis aux Perlas jeter l’ancre dans une petite île qui double de surface avec la marée… Une île de rêve !

Quelques conseils :

  • Pour l’immigration, il existe un tarif « transit » qui permet de ne rien payer et est valable une semaine, mais ça les autorités ne vous le disent pas, elles vous demandent le visa d’un an, qui coute 200$ pour le bateau plus 100$ par personne.

  • On peut très bien mouiller au Flat, mais on ne peut pas débarquer.

  • Ce n’est pas très dur de remplir les papiers soit même, il y a juste un fichier PDF à télécharger sur le net et quelques dollars à payer, cela revient beaucoup moins cher que de prendre un agent pour une économie de temps pas énorme.

  • Pour les pneus, lignes et équipiers, il y a Tito (en fait il y en a deux, un côté Caraïbe et un côté Pacifique) qui en loue assez bon marché.

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