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MOANA       ... dans le sillage océanique de la grande pirogue double ...

Te Mana o te HoroMoana / L'Esprit des Coureurs d'Océan / The Ocean Runners' Spirit

Le plus grand océan

Publié le 12 Mai 2014 par Kali

Le plus grand océan

Nous sommes à Contadora, une petite île de millionnaires, et juste au dessus du mouillage voisin il y a un aérodrome, et un bon nombre de petit avion y atterrissent chaque jour. Ici, nous retrouvons Matéo, accompagné de Sandrine et Thomas (qui ne restent pas), nous voila au complet pour la traversé du Pacifique !

Avec Thomas, nous avons construit une superbe pirogue avec un balancier, plutôt coulante que flottante, mais ce n’est pas très grave…

Ensuite, après quelques jours passés dans cette petite île, nous partons à la recherche d’une petite baie connue de Kriss, que nous trouvons finalement, après quelques difficultés. C’est une baie qui se referme quasiment à marée base, avec deux plages qui sont malheureusement pleine de déchets. Nous avons donc décidé d’en nettoyer une, et quel superbe boulot (bien qu’assez fatiguant) de ramasser les déchets sur une plage puis de les brûler dans un grand feu.

Chaque jour nous rapproche de plus en plus du grand départ, et chaque jour nous passons notre majorité du temps à travailler sur le bateau pour le préparer.

Quelques jours après, le bateau étant près, nous partons pour l’île de Pedro Gonzales pour nous réapprovisionner en nourriture et en eau. Une fois cette tache accomplie, le soir nous partons de l’autre côté de l’île, parce qu'apparemment il y a une superbe source d’eau douce. En faites elle est à sec, mais par contre la petite plage est magnifique. Dans la baie nous retrouvons Eos que nous avions rencontré à Panama, et qui se prépare aussi pour la traversée.

Enfin, le 6, nous partons. Sous toutes voiles, Moana est resplendissante, mais malheureusement nous n’allons pas très vite, il n’y a pas beaucoup de vent. Comme la traversée est longue, nous avons décidé de pêcher, et une demi-heure après avoir mis la ligne, nous attrapons un petit Tazar, très bon…

La première semaine se passe avec un temps plutôt couvert, ce qui fait qu’avec le manque de vent, l’électricité commence à manquer, nous puisons sur nos batteries, et nous faisons des petites journées de parfois moins de 100 miles ! Toutes les nuits sont couvertes, ce qui n’est pas pratique pour barrer « au étoiles », et surtout, le 15, une éclipse totale de lune se produira, mais ne sera pas observable s’il y a des nuages. Heureusement pour nous, au moment de l’éclipse (qui dure environ trois heures) le ciel se dégage. La lune est magnifique, d’un rouge cuivre étincelant, elle est juste au dessus de nous quand l’éclipse se produit, nous sommes à un des meilleurs endroits du Monde pour la voir !

Nous avançons toujours peu mais le vent nous rejoint juste vers le milieu de la traversée. Nous avançons très bien avec même une journée à 220 miles ! Mais les mauvaises surprises arrivent : une nuit le pilote automatique casse. Le jour suivant ce sont les aides à la navigation (sauf l’anémomètre) qui nous laissent tomber. Heureusement, nous sommes sept, ce qui fait que nous barrerons 2 heures la nuit (comme d’habitude) plus 2 heures de jour.

Mais il y aussi de beaux cadeaux. Nous avons rencontrés de nombreux dauphins joyeux et pleins d'énergie. Des raies qui sautent partout autour du bateau. Un globicéphale qui nage proche du bateau, pendant une bonne demi-heure car nous lui servions de "rabatteur" de poissons volants qu’il se charge d'attraper au vol. Ainsi qu'un superbe espadon qui tente en vain de mordre à notre ligne de traîne. Enfin de magnifiques baleines de pratiquement la taille de Moana (20 mètres) qui nous ont accompagnées durant une heure !

Puis, vers la moitié de la traversée nous avons cessé de mettre les lignes de pêche car nous avons plus rien pris depuis le premier jour…

Au fur et à mesure, depuis la panne du pilote automatique, le rythme s’installe. Nous trouvons des jeux avec Matéo et Lucie. Notre principal « découverte », c’est de bondir d’une coque à l’autre avec la balancine, cela donne l’impression de voler.

Chaque semaine (puisque nous sommes sept), on cuisine ce que l’on veut. Chaque jour un plat différent et toujours meilleur. Pour ma part, je fais souvent des gâteaux…

Bientôt nous arrivons à notre destination si attendue : Les Marquises.

C’est tellement agréable de naviguer sur Moana qu’on veut presque passer plus de temps en mer. Surtout avec cette houle agréable du Pacifique. Mais d’un côté la vie au mouillage manque. La tranquillité et l’immobilité quand nous sommes à l’ancre, et puis pouvoir passer une nuit complète, c’est vraiment bien.

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