Ils sont nombreux les êtres qui parlent de cette notion sur la planète.

C'est un concept très à la mode, chez la jeunesse, qui adore l'idée du polyamour : pouvoir aimer plusieurs personnes en même temps, et qu'aucune ne nous appartienne.

Cela fait travailler sur la notion de jalousie et de non possessivité.

Et également sur le concept de transparence, où l'intérêt et le désir pour un autre être est formulé, et met fin au monde du mensonge et des non-dits, avec tout le lot de souffrance que cela induisait.

Seulement, il y a certainement une profonde différence à s'investir dans le concept alors que nous n'avons construit encore aucun projet avec un autre être, ou lorsqu'il s'agit de personnes qui comptent énormément à nos yeux et avec qui nous sommes ensemble depuis plusieurs années.

En fait ce qu'il est peut être important de dire est que le concept de non attachement, ne prend son sens que justement si nous sommes fortement attaché(e)s à un être et que nous sommes prêt(e)s, à le laisser vivre des expériences intimes avec d'autres personnes.

Et là inévitablement des sentiments de jalousie et des contractions s'opèrent plus ou moins gérables ou difficiles et quand chacun sonde ce qu'il se joue dans ses intérieurs, il apparaît, bien souvent d'avoir à faire face, à de l'instabilité, un sentiment d 'abandon, voire de trahison, qui révèlent un mal être, un sentiment de vide.

Il est vital dans l'expérience d'aller côtoyer ce vide. Parce que justement cela permet d'entrer en contact, avec cette zone qui désespéramment se nourrissait de l'autre, de l'aimé, et qui se retrouve face à l'expérience complètement seule et sans nourriture. C'est elle qui crie, qui est furieuse, et désespérée et celle qu'il faut coacher impérativement.

Que cet endroit plein de colère, puisse être contacté, pouvoir stabiliser une attention en cet espace, et apporter une présence bienveillante en ces lieux intérieurs écorchés et obscurs sont ce qui est demandé.

Si derrière ces méandres, il est possible de s'installer, et de percevoir un nouvel ancrage dans un « je » plus profond, une identité plus enracinée, alors l'être rencontre beaucoup dans l'expérience.

L'idée serait que la liberté sexuelle, et l'ensemble des gammes d'émotions proposées soient alternativement partagées et rencontrées par les différents partenaires.

Se préserver et instaurer pour chaque membre, des plages de temps où il est possible justement de se retirer de l'expérience, quelques heures ou quelques jours semble sain.

Pouvoir digérer, prendre du recul .

Et avoir en sa possession des outils qui permettent de se nettoyer le plus rapidement et le plus possible de l'ensemble des ressentis ou impressions généré.

Nous sommes bien d'accord que l'ingrédient le plus important concernant la traversée de cette réalité, est la confiance qui est préservée entre les personnes qui le décident ensemble . Le dialogue et la communication doivent rester ouvert, et les paramètres de l'expérience peuvent toujours être remis en question et réajustés vis à vis des limites réelles expérimentées par les uns ou les autres en situation.

La sphère de l'émotionnel et des sentiments traversés ne peuvent en aucun cas être niés par aucune des personnes s'engageant dans l'expérience. Sinon, c'est encourir de nombreuses souffrances, ou en produire beaucoup envers les autres. Et c'est en aucun cas le but.

Pour autant, chacun entre dans l'expérience en conscience et dans la responsabilité de ce qu'il traversera, il faut alors éviter les reproches et la colère trop extériorisée, mais il est vital cependant de pouvoir communiquer sur le vécu. Communication et écoute sont primordiales.

L'expérience doit toujours enrichir tous les intervenants et être gagnante pour tous. Si seul un des membres en tire avantage, alors nous sommes dans une forme d'égoïsme/tromperie déguisée sous le concept de l'amour libre.

D'ailleurs rester très prudent, et nous assurer toujours que nos intentions sont pures et dénuées de malhonnêteté vis à vis du premier partenaire avec qui on entre dans l'expérience. Des problèmes non résolues dans le deux donneront difficilement une expérience dans l'amour libre, le polyamour positive dans la durée , car ceux-ci seront exacerbés et mise en lumière .

Aimer durablement plusieurs êtres, est une responsabilité bien grande, car bien souvent on ne sait pas extraordinairement déjà bien aimé un être.

Dans le cas d'un trio, un positionnement de justesse vis à vis de sa capacité à se tourner vers deux personnes, être attentif aux besoins et réalités en même temps sera nécessaire.

Comment ne pas délaisser une des personnes ? Comment être attentif ? Comment accompagner l'autre lorsqu'il traverse quelque chose qui lui appartient, mais pour autant la bienveillance à démontrer est capital ?

Tout ceci soulève des questionnements majeurs... invite les êtres à se dépasser, à développer en eux des compétences « tribales » d'une humanité nouvelle, où il est possible de porter attention à plus d'un être à la fois, à sortir de cette exclusivité qui était le schéma principal de la capacité à aimer dans nos mondes.

Cela appelle un univers où nous pourrions être plus libre individuellement, se laissant vivre des expériences sans que nos aimés soit forcément présents, avoir plus de maturité dans nos liens avec les autres et être plus entier et autonome à soi .

Dans sa beauté , l'expérience du trois, est quelque chose de magnifique extrêmement porteur, source de créativité, d'énergie, et de joie, dans la vie et dans l'intimité.

Il est certain que nous touchons dans nos mondes, la fin d'un mode de vie, où l'expérience bien souvent des couples, ne présentaient pas forcément un schéma de grand épanouissement et que les voies de l'amour nous ont longtemps été dictées par une morale religieuse qui a décrété que la seule manière de vivre la dimension amoureuse passait forcément par un deux exclusif.

Alors puisque nous sommes si nombreux à réfléchir sur ce concept, c'est bien que nous partageons ensemble dans nos cœurs, le désir de renouveler les formes de l'amour, d'alléger les liens, de multiplier les interactions joyeuses les uns avec les autres et aussi de participer à la fin de l'ère du mensonge, avec tous ces désirs qui existaient pourtant dans les systèmes judéo-chrétiens, mais se vivaient bien souvent dans l'ombre et la souffrance.

Enfin, il est temps aussi peut être de ne pas avoir peur d'être fier(e)s de ces expériences, de les vivre avec nos enfants, en parler à nos familles et oser se démarquer d'un regard sociétal encore tellement négatif (ou effrayé) à ce sujet. Bien souvent, vivre en pleine lumière cette réalité, signifie traverser le mur de jugements que la société porte encore, se dégager des condamnations d'immaturité ou de danger que l'on ferait porter à nos progénitures. Beaucoup d'entre nous s'arrêtent alors sur ce sentier, car se sentir de taille pour affronter la pression sociale n'est pas toujours chose aisée.. . Mais certainement l'une des plus belles choses que l'on puisse transmettre à ses enfants, ce concept de non-appartenance et non-possessivité..., un cadeau extraordinaire mis à leur disposition.

Pour un monde où l'amour s'exprime dans la transparence et la liberté,

Nin